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Photo du rédacteurCatherine Plasse-Ferland

Les fausses croyances sur l’"entreprise libérée" (2/4)




Dans l’intention d’approfondir “l’entreprise libérée”, poursuivons cette semaine sur les fausses conceptions au sujet de ce paradigme organisationnel qui circulent. Qui de mieux placer que les leaders qui la vivent au quotidien pour y répondre!


Plongeons-y directement et sans gêne!


❌1. L’entreprise libérée c’est le chaos, l’anarchie, il n’y a pas de règles, les gens peuvent faire ce qu’ils veulent quand ils veulent et comment ils veulent.


Dany Gilbert, de Armoire AD+, nous raconte qu’effectivement dans leur entreprise, au départ, le terme a été reçu de cette façon : “Au départ les gens ont entendu liberté, je vais pouvoir rentrer à l’heure que je veux et prendre des vacances quand je veux.” Un recadrage a dû être fait.


Sébastien Dallaire, de SD Maintenance, de son côté, vient nous partager une autre expérience en nous disant 

“Au contraire, c’est encore plus important de mettre des cadres clairs, des non négociables, des bonnes pratiques en place. La seule chose, c’est que si le cadre n’est pas respecté, on considère aussi que c’est peut-être parce qu’il n’est plus ajusté. On peut donc le rouvrir, l’agrandir, l’ajuster.” 

Même son de cloche du côté de Dominique Tremblay, qui renchérit sur le fait que l’entreprise a besoin de plus de structure, “c’est juste qu’elle est plus agile et plus extensible”.


Pour Marie-Claire Tremblay, du Cégep Limoilou, “on se libère des injonctions du modèle traditionnel qui ne nous conviennent plus”. Donc, on se donne la liberté de créer ce qui nous convient. De là un certain “désapprentissage”.


🤔 2. L’entreprise libérée n’a plus besoin de leadership et n’a plus aucune forme d’autorité

Dominique Tremblay nous dit en fait que l’entreprise libérée a besoin de plus de leaderships, qu’en fait, on ne peut juste plus se cacher derrière un titre, l’invitation est donc d’assumer ses réelles compétences.

Pour Catherine Morneau de Groupe Morneau: 

Ce n’est pas la fin du leadership, c’est la multiplication des leaders. On facilite la prise de décision en déterminant davantage comment va se vivre l’autorité. L’autorité se vit avec consultation, avec discernement, avec écoute, mais l’autorité est toujours présente

La coprésidente poursuit : “Au lieu de vivre l’autorité de façon hiérarchique et très concentrée dans les mains de certaines personnes, on a distribué l’autorité à des rôles. Cela a pour effet qu’il y a plus de gens maintenant qui sont en mesure de prendre des décisions et d’avoir accès à l’information. Et pour libérer les rôles, ça prend davantage de structures.” 

On comprend ici qu’un collaborateur-trice n’est plus réduit à son intitulé de poste. Tous les rôles que cette personne exerce et donc les leaderships qu’elle exerce sont reconnus et vus des autres.


🙈 3. L’entreprise libérée, ça ne s’applique qu’à des entreprises de certains secteurs, d’une certaine taille

Le père de Zoe Keller, copropriétaire de K&K Tools, se disait au départ que “l’entreprise libérée, c’était pour les boites de jeux vidéos et technos de ce monde”. En étant une entreprise manufacturière, cette croyance les empêchait d’emprunter ce chemin.

 

C’est lorsqu’ils ont vu le vidéo d’une entreprise, non seulement manufacturière, mais qui se spécialise dans les moules à injection plastique, exactement comme eux, que cette croyance s’est effondrée. 


Cette expérience est corroborée par Frédéric Laloux dans les exemples de son livre Reinventing Organizations. 

Laloux a même choisi un échantillon d’une douzaine d’organisations, d’au moins 5 ans d’existence, comportant 100 salariés minimum, de plusieurs secteurs. Il souhaitait ainsi démontrer que ce paradigme de management peut être appliqué dans le temps, dans plusieurs secteurs et aussi dans des grands groupes.

🚫 4. Il y a seulement une recette qu’on doit appliquer de A à Z et si on l’emprunte exactement : à nous la diminution du taux de roulement et l’augmentation des profits!

Comme nous l’avons vu plus haut, chaque contexte, organisation, humains, environnements sont différents. La complexité réside ici. 

C’est pourquoi avec Audree Fortier et la formation continue du Cégep Limoilou, nous avons mis sur pied un parcours qui vous accompagnera à naviguer cette complexité et à en faire sens pour vous et votre organisation afin de commencer ou de continuer à emprunter ce chemin.


🙅 5. L’entreprise libérée est une entreprise démocratique

Dominique Tremblay nous répond directement à cette fausse conception : 

“Ce n’est pas vrai. Ce sont les personnes les mieux connaissantes et concernées qui prennent la décision. Pas tout le monde se prononce sur tout”.

❌6. L’entreprise libérée rime avec une culture bienveillante et gentille.

Ici, la distinction est faite entre gentillesse et authenticité. Le DG et coach organisationnel de PMB nous l’explique ainsi : 

Pour nous, plus authenticité c’est le désir de dire les vraies choses et d’adresser les vraies affaires. Ça, ça crée beaucoup d’inconforts!” 

Pour Catherine Morneau, cela revient à libérer la parole. “C’est une des choses que j’ai le plus aimé de l'aventure qu’on puisse libérer la parole”. ✨


Nous avons fait le tour des principales fausses conceptions et croyances sur l’entreprise libérée que nos leaders ont rencontrées à travers leurs parcours. 


👉Que pourrait-il y avoir d’autre? 

👉Qu’est-ce qui vous a surpris dans cette lecture?


La suite la semaine prochaine, avec un peu plus d’informations sur les entreprises qui s’engagent dans cette voie et un glossaire afin de mieux se repérer, se comprendre et naviguer dans ce paradigme organisationnel.

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